Histoire

(D’après David Chabas, Villes et villages landais )

Carcarès et Sainte-Croix furent deux paroisses distinctes, regroupées en 1833. Elles faisaient partie au XIII ème siècle de la vicomté de Tartas.

Tout l’intérêt de Carcarès-Sainte-Croix se concentre autour des éléments historico-archéologiques passionnants, vestiges et objets divers : l’église romane de Carcarès serait du XI ème siècle, le camp et la motte de Sainte-Croix et la chapelle de Sainte-Croix, le château de Malet. Tout prouve une occupation humaine permanente le long de l’axe commercial de la Midouze. Un sceau du pèlerin vient d’être découvert près de la croix de Malte.

L’église fortifiée Saint-Laurent de Carcarès située sur une butte. On emprunte un escalier pentu pour accéder à un vaste porche d’entrée.
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Son clocher-mur porte un hourd. Traces de meurtrières et archères. A l’intérieur se trouvent le buste de Saint-Girons du XVII ème siècle en bois doré, la statue de la Vierge assise, en bois doré et polychromé du XIV ème siècle, saisissante par sa majesté. Nombreux tableaux dont ceux de Saint-Laurent, Saint-Jérôme, Saint-Pierre. Rétable baroque, très doré, aux colonnes torses…
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Visite en image de l’église St Laurent : cliquez sur le lien

Voir aussi le site Amis des Eglises Anciennes des Landes

Le camp et la motte de Sainte-Croix ont fait l’objet d’une étude du colonel Massie (Bull. de Borda 1965) : le camp est établi sur une terrasse escarpée qui domine la Midouze. L’ouvrage a une forme ovale et couvre 15 000 mètres carrés. Des fouilles sérieuses seraient nécessaires pour en reconnaître l’âge par l’identification d’objets qu’on risque d’y découvrir. Le site daterait, selon M. Arambourou, de 2000 ans avant J.C.

Le camp de Sainte-Croix, daté de l’âge du fer, a notamment fourni des amphores gallo-romaines.

La motte de 30 mètres de diamètre est à l’intérieur de l’enceinte dans la partie ouest sur le bord de l’escarpement. Sur la motte, un château a été bâti. Les Rôles Gascons le situent aux environs du XII ème siècle. Avant, il était en bois. On en trouve les fondations. Il fut brûlé en 1794 par accident, dit-on…La ferme du castèth a été édifiée tout près à partir des pierres du château, et on y retrouve des potences sculptées, des poutres et deux portes Louis XV. Deux landiers (étudiés par M. Petitcol de la Société de Borda) et une plaque de cheminée sont conservés ailleurs.

Juste avant la Révolution, la famille de Ledoulx vend le château et les neuf métairies de la baronnie au baron de Batz, futur conspirateur. Château et métairies furent vendus ensuite comme bien nationaux.

L’église romane de Sainte-Croix, dédiée à St-Pierre-ès-Liens, est l’ancienne chapelle du château.
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L’édifice aux murs épais défie les siècles. Une sépulture murale ou enfeu où étaient enterrés les curés de Sainte-Croix est insérée dans le mur sud. (Amis des Eglises Anciennes des Landes )
Tableau de St Bertin, un saint passeur du nord de la France.

Le Cartulaire de Dax (XIè-XIIème) fait état de deux églises à Sainte-Croix : Sanctus Petrus de Podio et Sancta Cruz de Podio..

Les barons de Sainte-Croix montaient la garde vigilante sur le lieu de passage de la Midouze navigable, près du château. Ils percevaient en amont, au Port d’Orion, un droit de péage d’une conque de sel sur chaque galupe remontant la rivière de Ladouze jusqu’au Mont de Marsan. Ce fut « un fort beau droit de péage ».

Le 10 avril 1225, Henri III, roi d’Angleterre concède le droit de péage au seigneur de Sainte-Croix : c’est la première mention connue du château de Sainte-Croix. Une archive présente dans l’église en porte témoignage. M. de Chauton a consacré une étude substantielle aux seigneurs de Sainte-Croix dans le Bull . de Borda (1965) : depuis 1225 jusqu’à nos jours, défilent les maisons nobles…

Une croix de Malte est visible près du Juge.

La paroisse de Sainte-Croix/Meilhan devint la commune révolutionnaire d’Orion.

Le château de Malet fut un important ouvrage, une forteresse puissante qui a été vraisemblablement édifiée au moment de la reconquête anglaise à partir de 1292.

Les archives de M .de Chauton, maître des lieux, renferment environ 3000 pièces. La famille de Chauton installée à Tartas en 1513, remonte à 1067, du moins le premier de Chauton connu. Pierre-Laurent de Chauton, né à Tartas le 31 juillet 1782, était le quatrième de dix-neuf enfants. Son père lui fit acheter le château de Malet en 1822, à Pierre-Mathieu de Mérignac, dont l’aïeul fraya avec Henri IV. M. de Chauton a publié un texte sur « le château hanté » de Malet dans le Bull. de Borda. Il aurait également accueilli Henri IV. On raconte aussi la légende d’une demoiselle enfermée dans la tour du château.

Les deux églises sont construites en calcaire coquillier extrait des carrières de Carcarès.

L’étymologie de Carcarès d’après le Dictionnaire toponymique des communes de Bénédicte Boyrie-Fénié indique un redoublement du vocable pré-indo-européen « Kar : pierre » : l’étymon évoque donc le calcaire et les carrières du site de manière très ancienne.

Deux associations du patrimoine récoltent des fonds pour la restauration des deux églises : le Comité Kermesse pour Saint-Laurent et l’Association des amis de Sainte-Croix pour St-Pierre-ès-Liens. (plus de détails dans la rubrique “Associations”)